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Boursonomics

  • : Boursonomics
  • : Marche aléatoire autour des Marchés financiers et de la sphère économique. Peinture décalée d'un monde empli de certitudes qui oublie trop souvent ses leçons d'Histoire
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2 octobre 2006 1 02 /10 /octobre /2006 22:55
 
 
Dans les années 1920, la spéculation à la hausse était si intense qu'on avait bon compte à emprunter pour acquérir des actions à Wall Street. Ce calcul paraissait si sûr qu'un grand nombre de candidats, alléchés, firent mouvement vers ce nouvel eldorado argentifère : les achats, qui catalysaient l'ascension des cours, permettaient de rembourser les crédits, et ainsi de suite, dans une cavalerie aux quatre fers dont nul n'opinait qu'elle pût pâlir. L'immobilier était au diapason : la Floride flambait littéralement, après qu'on se fut subitement avisé de ses vertus climatiques. L'opportuniste Charles Ponzi    - Les pyramides de Ponzi -
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(…) Robert Shiller compara la bulle Internet à la finance Ponzi ; avivée par les industries du courtage et de la gestion collective, l’enthousiasme hameçonnait de nouveaux clients, appâtés par la hausse des marchés. La durabilité du boom était attestée par des rabatteurs, convaincus ou convertis, économistes compris, qui menaient l’enrôlement des troupes. Les investisseurs accouraient en nombre, embrasant des cours déjà surchauffés. Le comble du cynisme fut atteint en dernier lieu, lors de la crise subprime aux Etats-Unis : au faîte des crédits risqués, les ultimes victimes furent les attributaires des prêts baptisés « Ninja ». La finance spéculative est la norme, la finance Ponzi est en flanc-garde (…)
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    - Boursonomics 17/02/2008 -
, déjà remarqué dans une combine pyramidale, y lotissait des marécages. Tout roulait à merveille, la mayonnaise montait. La hausse de la Bourse avait débuté en 1924, continué en 1925, avant de mollir en 1926, reprenant de plus belle en 1927 ; à partir de 1928, et surtout en 1929, le réel n'avait plus cours à Wall Street. On patinait à Central Park 1 !

Rien ne sert de maudire les Parques, les jours filés de soie ne durent jamais. Le désastre survint à l’automne, précipitant le pays dans une crise économique qui durera quinze ans avant que le réarmement, puis la guerre, n'inspirent une nouvelle prospérité. Et il faudra un quart de siècle avant que Wall Street retrouve le niveau des Roaring Twenties 2, sous la baguette de nouveaux magiciensLes maîtres enchanteurs

Quiconque acheta le Dow Jones ce 3 septembre 1929, fut mal inspiré. L’indice, qui avait congédié le réel de longue date, culmina en séance à 386,10 points, propulsé par la fascination qu’exerçait la grande opinion financière sur le commun : économistes et experts de tout poil avalisaient le boom, analystes et banquiers rameutaient le ban, et nul n’imaginait qu’un génie si partagé pût faillir. Ce qui advint est dans toutes les bouches : le krach emporta tout. A l’aube des années 1950, Wall Street n’avait repris que les deux tiers du terrain abandonné. Enfin, le 24 novembre 1954, vingt-cinq ans après le choc, Wall Street retrouvait le sourire et le niveau qu’on a dit (…)
, mathématiciens du risque, qui formulaient qu'on serait moins plumé. La méfiance envers les universitaires parut enfin s'apaiser, au gré des générations nouvelles, oublieuses de la morgue des experts qui avaient tant cautionné le boom. Outre des professeurs comme Irving Fisher (Yale) 3-1, ou Joseph Lawrence (Princeton) 3-2, la Harvard Economic Society 4 se couvrit de ridicule en clamant continûment la reprise, le krach à peine froid. N'importe ! Les faiseurs d'argent aiment à s'entourer de la sagesse et de l'autorité des gens de savoir pour s'attirer les faveurs du commun. Le trauma de 1929 fut un tel choc qu’on décida néanmoins de corseter les usages, renforçant partout la réglementation quitte à paralyser le système. Les banques, qui payèrent le prix fort d'avoir tant prêté, furent notamment visées par un Glass Banking Act autoritaire. Puis, le souvenir s'estompa. Le cycle de Charles Kindleberger se vérifiait, selon lequel un épisode spéculatif ne peut reprendre tant que le souvenir des désillusions persiste 5.

La déréglementation revint au goût du jour dans les années 1960, puis réellement dans les années 1970, quand les théories néoclassiques de l’école de Chicago, dopées par des mathématiques de concours, eurent de nouveau l’oreille du maître : allégée de ses oripeaux keynésiens, l’économie endossa de nouveaux habits de lumière, ceux du Tout-Marché, de la libre concurrence et du retour au privé ; la dérégulation, prélude à l'autorégulation, c'est-à-dire à l'absence de régulation, qui renforce en réalité le pouvoir de ceux qui l'ont déjà, toucha de plein fouet les Marchés boursiers. La haute finance ne hasarda pas ce regain d'empire et fit donner la cavalerie : on comprit vite qu'un demi-siècle de léthargie n'avait pas eu raison du goût immodéré de l'espèce pour l'enrichissement sans cause. D'insignes dévastations jonchèrent aussitôt les parquets, avec une cadence remarquable. D’autres sont à prévoir, ou à craindre, qui iront crescendo, tant la finance moderne a éclipsé l'économie réelle au lieu de la servir, jusqu'à la déposséder de ses meilleurs cerveaux, happés par de meilleurs salaires. Les innovations se mirent à pulluler, à l'avantage des banques, jusqu'à l'accidentSchuss bancaire

(…) L’apoplexie bancaire est une tradition américaine ancienne. Le krach de 1907, ou « Panique des banquiers », étrenna peu ou prou la propension de la profession à escamoter consciencieusement la ressource financière. Le trauma de 1929 fut à cet égard exemplaire, qui liquida près de 10.000 banques privées, parmi lesquelles nombre avaient jeté de l’huile sur le feu en prêtant à l'envi. La Reaganomics ne fut pas non plus parcimonieuse de thromboses bancaires, comme celle de la Continental Illinois en 1984, ou des Caisses d’Epargne dans les années 1990 qui coûta quelque 200 milliards de dollars au contribuable. La fête continue (…)
; à côté des Bourses mobilières, des marchandises et des monnaies, fleurirent alors les marchés d’indices, de taux d’intérêts,
de volatilité, et, plus généralement, les marchés à terme sur tout ce qui peut présenter un risque.

L’ingénierie financière a donné beau jeu aux spéculateurs : celui de pouvoir acheter sans argent et de vendre sans posséder toutes sortes d'actifs, réels ou présumés, promesses comprises, sur des marchés organisés. Cette tradition n'est cependant pas nouvelle, ni ne manque de précédents fâcheux : en 1630, la Hollande tout entière s'était levée, damnée par la folie des tulipes ; en 1720, la Banque Royale de John Law avait naufragé Paris et sa banlieue, tandis qu'à Londres, la Compagnie des Mers du Sud coulait à pic, allégeant au passage gros de la cassette de Sir Isaac Newton 3-3. Sacrés savants ! Physiciens, mathématiciens, économistes, c'est égal ! Bah, on se targue aujourd'hui de mieux juguler le risque grâce à des coupe-feu stricts d’engagement et de couverture : hélas, le propre des marchés dérivés
- Marchés dérivés -

(…) Thalès de Milet, mathématicien et philosophe grec, avait une très bonne connaissance des étoiles. Il aperçut un jour dans l’épais cosmos les auspices d’une récolte d’olives de bonne facture ; il réserva tous les pressoirs à huile des environs, à bon prix : il était le seul client. La récolte d’olives ne déçut pas : les pressoirs furent si recherchés qu’il put les sous-louer avec un copieux bénéfice à la clé. Aristote, qui conta cette anecdote, nous apprend que les contrats d’options étaient déjà utilisés à Athènes, connus à Rome et dans les colonies de marchands phocéens. Les produits dérivés ont aujourd’hui vampirisé les Marchés des promesses, sous la férule d’un génie financier inextinguible (…)

- Boursonomics 19/08/2006 -
, pour ne rien dire des meccanos de titrisation 6, est que la solidité du tout repose sur la solvabilité des plus faibles, comme en 1929, où ceux qui s'endettèrent à l'envi ne purent rembourser leurs crédits aux banques, qui ne purent rembourser leurs dépôts aux épargnants. Le risque illiquide et systémique n’est jamais loin quand les hommes sont si près ! Et sait-on en outre comment les « automates teneurs de marchés » ménageraient l'hallali ? Leurs maîtres ne seraient-ils pas tentés de ne plus lisser les écarts ni de suivre un élan fatal pour minimiser leurs pertes 7 ? Un bouton, tout au plus ...

La Seine a beaucoup coulé sous le Pont au Change, où balbutia la Bourse française, mais si les humeurs liquides de la première ont été plutôt contenues, celles de la seconde défient encore les démiurges du Marché. C'est ainsi : la réalité finit toujours par ruiner les illusions selon lesquelles tous les risques pourraient être marchandisés, avec l'espoir réitéré de les disséminer jusqu'à l'épargnant final. Cette chimère est le graal du monde de la finance, sans cesse remis sur le métier après que chaque embardée a démontré les carences des précédents modèles. Mais la spéculation guette toujours sa proie, et finit toujours par ruiner le système après l'avoir frauduleusement enrichi ! Oublions l’idée de marchés financiers au diapason économiqueHors du temps

(…) Les preuves ne manquent pas qui montrent combien les Bourses ne reflètent qu'épisodiquement la conjoncture. Et, quitte à heurter le chœur classique dont l’orthodoxie certifie la sécularité des Marchés et vaticine sans discontinuer sur la pertinence de leurs vues, rien ne paraît moins relié à la marche des entreprises et des nations que les Bourses : noyées de scolastique et d’assez de casuistes pour nous en rebattre avec la foi de l'Occident médiéval,  court-termistes de fait, oublieuses et sans mémoire, très éloignées de mettre en musique leurs propres compositions, rien n’échappe finalement mieux à leur sagacité que le réel (…)
 des entreprises et des nations : hedge funds, traders et nombre d'investisseurs n’ont d’autres horizons que le court terme, qui n’a rien à voir avec le pas des sociétés, plus besogneux. « Le marché nous demande des empires, mais dans le même temps, il faudrait s’interdire de réfléchir » 8. Ainsi les entreprises sont-elles diverties de leurs buts, calculant leurs projets à l’aune de la satisfaction actionnariale du lendemain, rachetant souvent leurs propres titres à ces mêmes fins. Il arrive aussi qu'elles ne résistent pas elles-mêmes aux charmes de la spéculation : en période d’euphorie, certaines firent sans doute des profits supérieurs à ceux de leur propre exploitation !

Le docte prechi-prêcha - L’art borgne de la divination -
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(...) Voici les économistes, ceux qui savent, un pied dans l'argent et l'autre dans la science ; ils ont une réputation à défendre, la leur, et s’y appliquent avec précaution, où qu’on les apostrophe, mi-doctoraux mi-bonhomme, pour servir le point de vue de l’expert. Leurs dires sont assez constellés de graphiques pour être considérés, leurs hypothèses, quoique d'école, rassurantes, leurs allégations, à l'aplomb. On les cite à comparaître partout où se joue l’allegro de la doxa libérale et celui de la motivation des troupes. Ils professent avec autorité comme d’autres prêchent avec conviction. Il est néanmoins commun qu’ils se trompent avec constance, oubliant généralement de s'en repentir (…)
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     - Boursonomics 25/05/2009 -
des faiseurs d'argent et d'opinion, qui vivent l'économie au second degré, finit toujours par stériliser l'esprit critique. Toute garde levée, les candidats accourent en masse pour secourir la victoire, et s'agglutinent. Voyez ces patineurs sur le lac gelé ; quelques audacieux se hasardent plus avant, plus loin ; d'aucuns sont maintenant au centre, qui tranquillisent les autres : la glace n'a pas rompu. Et tous de patiner hardiment, plus nombreux, plus assurés. Lorsque le sentiment de sécurité est à son comble, la glace cède 9.



 

 

(1) Patiner à Central Park - Source French Morning New York

 

Niché dans les rochers et les collines de Central Park, avec les gratte-ciel pour arrière-plan, le Wollman Rink est la patinoire la plus célèbre de Manhattan. C’est un don de la famille Wollman qui permit, dans les années 1950, de construire la patinoire et de remplacer les sorties aventureuses sur les plans d’eau gelés du parc.

 

(2) Roaring Twenties : les Années Folles
(3) John Kenneth Galbraith (1990) - « Brève Histoire de l'Euphorie Financière »

 

Page 79 - « Le plus important et le plus regrettable de ces sages universitaires était Irving Fisher de Yale, l’économiste le plus novateur de son temps. Lui-même gros investisseur en Bourse, il céda, lui aussi corps et âme à la pulsion de base du spéculateur (…) A l’automne 1929, il s’assura une célébrité durable avec sa conclusion largement rapportée dans les médias : ‘ Les cours des actions ont atteint ce qui semble devoir être un haut niveau permanent ‘ »

 

Page 79 - « Il y eut aussi d’autres formules optimistes en provenance de Harvard, des universités du Michigan et de l’Ohio, avec une mention spéciale pour un jeune économiste de Princeton, un certain Joseph Stagg Lawrence qui (…) fit ce commentaire (...) : ‘ Le consensus des millions de gens dont les estimations sont à l’œuvre sur cet admirable marché, la Bourse, c’est que les actions ne sont pas actuellement surévaluées (…) Où est donc le groupe d’hommes auquel son infinie sagesse donnerait le droit d’opposer son veto au jugement de cette multitude intelligente ? ’ »

 

Page 46 - « ' Je sais mesurer les mouvements des corps observa un jour Sir Isaac Newton, mais je ne peux mesurer la folie humaine '. Ni la sienne d'ailleurs. Il allait perdre 20.000 livres, ce qui ferait aujourd'hui au moins un million de dollars et probablement beaucoup plus, dans l'orgie spéculative qui arrivait »

 

(4) John Kenneth Galbraith (1954) - « La crise de 1929 »

 

Page 169 - « Le 2 novembre 1929, après la catastrophe, la Harvard Economic Society conclut que " la récession actuelle, à la fois des actions et des affaires, n'est pas le précurseur d'une crise des affaires ". Le 10 novembre, elle déclara qu'une " crise grave comme celle de 1920-21 est en dehors de toute probabilité ". Elle répéta son jugement le 23 novembre ; le 21 décembre, elle formula ses prédictions pour la nouvelle année : " Une crise semble improbable ; nous espérons une reprise des affaires pour le printemps prochain, avec une nouvelle amélioration à l'automne ". Le 18 janvier 1930 :" Des indications existent selon lesquelles la phase la plus grave de la crise est terminée " ; le 1er mars : " A en juger d'après les périodes antérieures de contraction, l'activité des usines est maintenant définitivement sur la route de la guérison " ; le 22 mars : " La perspective continue d'être favorable " ; le 29 mars : " La perspective paraît favorable " ; le 19 avril : " Vers mai ou juin, la reprise du printemps prédite dans nos lettres de décembre et novembre derniers devrait être clairement apparente " ; le 17 mai : " Les affaires prendront un virage favorable ce mois-ci ou le mois prochain, reprendront vigoureusement au troisième trimestre et termineront l'année à des niveaux nettement supérieurs à la normale " ; le 24 mai : " Les conditions continuent de justifier les prédictions du 17 mai " ; le 21 juin : " Malgré les irrégularités existantes, il y aura bientôt une amélioration " ; le 28 juin : " Les mouvements irréguliers et conflictuels des affaires devraient bientôt faire place à une guérison soutenue " ; le 19 juillet : " Des éléments fâcheux sont intervenus pour retarder la guérison, mais les faits indiquent néanmoins une amélioration substantielle " ; le 30 août : " La crise a perdu de sa force " ; un an plus tard, le 31 octobre 1931 : " Une stabilité aux niveaux actuels est nettement possible ". Peu après, sa réputation d'infaillibilité plutôt éteinte, la Société se saborda. Les professeurs d'économie de Harvard cessèrent de prédire l'avenir et reprirent leur robe d'humilité ».


(5) Charles Kindleberger (1978) - « Histoire mondiale de la spéculation financière »
(6) Benoît Tonglet (2003) - « Systèmes d'innovations chroniques d'intégration ordinaire »
 

Pages 126-127 - « La titrisation est généralement perçue comme une innovation financière qui ne possèderait que des aspects positifs : elle libère du capital, aide les banques à mieux gérer leurs actifs et leurs passifs, permet de mieux gérer les risques, etc. (...) Ce type d'innovation comporte cependant un certain nombre de points négatifs (...) Alors qu'il y a de très nombreux avantages pour les banques à s'engager dans les activités de titrisation, ces activités peuvent pourtant augmenter leur profil de risque général (...) Les banques font davantage confiance aux spéculateurs pour leur amener des fonds, à satisfaire leurs besoins en liquidité (..) Les innovations financières, tout comme les autres formes d'innovation, sont généralement motivées par le profit. De plus, les innovations sont faites pour compléter et occuper les marchés. La titrisation correspond tout à fait à ce genre de déterminant ». 


(7) Pierre-Noël Giraud (2001) - « Le commerce des promesses »
(8) De Henri Proglio, PDG de Veolia, cité par Le Figaro Economie, le 18/09/2006
(9) Parabole empruntée à Jean-Marie Albertini - CAES Magazine N°74, printemps 2005


 
Illustration : Ice skating - Clipart extrait du site Educationnal Technology Clearinghouse (ETC)
 
 
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commentaires

P
We cannot expect the same financial situation every time. There can be certain ups and downs. I think it is up to the society to provide basic comforts to these young talents. As I am so crazy about skating, I can clearly understand the situation.
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C
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La Page No-4, THÉOREMES DE L'ESPRIT ET AMOUR DIVIN..<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br /> <br />
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